La montagne géante gardait son secret. L’attrait puissant de curiosité qu’elle exerçait à distance n’avait donc pu décider quelques hardis chasseurs indigènes à en conquérir la cime ? — Roland Meyer

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Les stations climatiques offrent aux Européens, pendant la saison chaude, des conditions de températures se rapprochant de la métropole afin d’éviter des rapatriements massifs et coûteux.

La montagne étonne par l’étrangeté de ses paysages et de ses rares habitants. Et  d’abord, quels étaient ces bonzes et ces nonnes annamites ignorés de tous, qui dissimulaient depuis des années  leurs retraites sur ces cimes désertes, disputant aux fauves les cavernes pour y dresser leurs autels?

Un poste permanent est installé à Popok-vil dès 1917 afin de tester les possibilités de cultures de légumes et fruits “de France”.

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Bokor, en khmer ភ្ បូកគោ,  signifie « la bosse [kor] du zébu [bo] »
Ce qui règne au long de ces esplanades, c’est la nostalgie des abandons, c’est la douceur inquiète de ces parcs déserts où se complaît l’humeur de châtelains singuliers.

“Ils ont fait, les Blancs, une station qui s’appelait Bokor. Ils l’on faite avec les forçats. des forçats vietnamiens. J’ai occulté Bokor. Mais Bokor, ça faisait partie de la chaîne des Éléphants où j’allais avec mon frère pendant la sieste pour tuer les singes”

Les stations climatiques offrent aux Européens, pendant la saison chaude, des conditions de températures se rapprochant de la métropole afin d’éviter des rapatriements massifs et coûteux.

Ce 14 février 1925, une salle de bal avec orchestre et un dîner de luxe attendait les convives. Il y avait du champagne et du vin. Tout était prêt pour célébrer l’inauguration tant attendue du Bokor Palace Hôtel.  

On est venu en nombre, samedi, se réjouir de la naissance heureuse de l’enfant cher à M. Baudouin. Pardon ! Du palace. Or, le lendemain, un dimanche pourtant, il n’y avait presque plus personne au Bockor. Quel génie malfaisant les avait-il donc chassés du lieu enchanteur ?

On vit ici sur la terre en vapeur et l’on prend soi-même, en quelques heures, le parfum du lieu et une couleur verdâtre de mauvais champignon.

Pendant la première guerre d’Indochine, la station est prise et dévastée par des combattants vietminh et Khmer Issarak. Pendant les années 1950, la jungle envahit la route. Le Bokor n’a plus ni eau ni électricité.